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Champ du Pin

Au sud de la ville, nous retrouvons le quartier Champ-du-Pin. Ex-place forte industrielle, c’est là que prend forme l’écoquartier de Bitola-Champbeauvert.

Champ-du-Pin, Bitola, Champbeauvert. Trois appellations pour un même quartier, le chaland aurait de quoi s’y perdre. Pourtant toutes se légitiment, convoquant chacune l’histoire, l’héritage et l’avenir de ce secteur qui fut longtemps la porte d’entrée sud de la ville.

Visible dans les écrits dès le XVIe siècle, le Champ-du-Pin est alors une vaste étendue de prés au pied du mont Olympe. Des « beaux champs verts » dédiés aux exercices militaires et aux jardins cultivés par la ville à destination des bourgeois, les fameux… champs du pain, jusqu’à la guerre de 1870 qui redessinera les frontières et réécrira le destin d’un département et de sa préfecture. Face à l’assaillant prussien, Épinal, cité historiquement pacifique, se révèle guerrière. Nouvelle place forte militaire, elle va aussi connaître un développement économique sans précédent, favorisé par la séparation de l’Alsace-Lorraine et l’émigration massive des plus grandes industries de Colmar et Mulhouse.
La mue du Champ-du-Pin sera aussi immédiate que soudaine. De quatre artères initiales, nommées A, B, C et D, le quartier s’étoffe dès 1874 avec, de part et d’autre de la rue d’Alsace (aujourd’hui route de Remiremont), les plus grandes industries qu’ait connues la ville. Et autour d’elles, les ruches ouvrières qui donnèrent au quartier l’accent alsacien… et un surnom, la Petite Prusse.
Deux Guerres mondiales viendront balayer cette dynamique. Tisserands, teinturiers, fileurs ou graveurs, Oberkampf, Boeringer, David et Maigret ou Brandenberger : ce que l’ère industrielle avait créé de grands patrons et de petites mains ne s’inscrit plus qu’au fronton des rues. Les années 1960 se referment avec le silence des dernières cheminées et la disparition progressive des usines. Tel le mastodonte Boeringer, qui laisse sa place à un quartier tout entier, du nom de Bitola, la jumelle macédonienne d’Épinal, elle aussi cité textile. 

Ainsi le fil n’est jamais rompu. Ni à l’heure de tourner cette page industrielle, ni au moment d’ouvrir un nouveau chapitre. Celui du premier écoquartier d’Épinal, respectueux du passé et tourné vers l’avenir, ses nouveaux usages et besoins, ses nouvelles attentes. Les manufactures d’hier devenues le laboratoire de demain. 

Témoignages

Angélique « Je savais que les enfants s’y plairaient »

Quand la petite famille a dû quitter l’ouest des Vosges il y a deux ans, Angélique n’a pas hésité sur la destination à prendre. Ce sera Épinal, et Bitola. Un retour aux sources pour cette mère de trois enfants, qui y a vécu la majeure partie de sa jeunesse. « C’était comme à la campagne, on côtoyait tous nos voisins, on faisait des soirées, des repas tous ensemble dehors en été. Ça a bien sûr changé, mais je savais que les enfants s’y plairaient ». L’animation autour du centre social y contribue beaucoup. « Ils ont l’aide aux devoirs, les activités, les sorties, c’est très complet ».

Carlos « Ici, on se sent libre ! »

Comme beaucoup, il est parti, 10 ans à Saint-Laurent. Comme beaucoup, il a fini par revenir. Carlos symbolise l’attachement d’une communauté portugaise tombée amoureuse de ce secteur de Champbeauvert, devenu « Campoverde » tant les patronymes lusitaniens y ont fleuri. « Ici, on respire, avec la forêt toute proche, on se sent libre. Les parents sont à une rue, une quarantaine de membres de la famille vivent ici ». Une grande famille, dans tous les sens du terme, qui s’est acclimatée et ouverte. « Dans ces rues, tout le monde se connaît, comme dans un village, mais à deux pas de la ville ».

Nicole « Les clients sont des amis »

« Ici, je suis surtout assistante sociale et psy ! ». Elle en sourit, mais c’est ce service-là qui fait tenir Nicole. Sa vie à Bitola, ce sont d’abord 14 années de sa jeunesse, quand la route de Remiremont comptait quatre bars dans un rayon de 400 mètres… où elle ne mettait jamais les pieds. Aujourd’hui, c’est elle qui tient le comptoir, et la barre du café du Champ-du-Pin, le dernier café du secteur, ouvert depuis plus de 80 ans. « Un lieu à part, social, parce que chacun sera pris en considération, pourra parler de tout, de travail, de soi. Les clients sont des amis. On ne voit ça que dans les bars de quartier ».

Béatrice « J’ai besoin d’aller y respirer »

Au bout de sa rue du Champ-de-Tir, un croisement, puis la liberté. Pour quelques minutes ou plusieurs heures, les chemins balisés offrent toutes les possibilités et de belles découvertes. L’Olympe et sa vue sur les ponts d’Épinal, l’imposante « tête de Benaveau » au prix d’une bonne grimpette, les « bosses » de l’ex-champ de tir, la quiétude de la fontaine des Trois Soldats ou celle du canal d’alimentation du lac de Bouzey. Le tout sans entendre un bruit, sinon celui de l’eau et les chants des oiseaux. C’est pour ces chemins, « ses » bois où son père l’emmenait aux champignons, que Béatrice est revenue dans ce quartier de Champbeauvert qui l’a vu naître. « À part en hiver, j’y vais plusieurs fois par semaine. J’ai besoin d’aller y respirer ».

Kéïla « Comme une deuxième famille »

Au centre social de Bitola, Kéïla est comme chez elle. « Depuis mes 7 ans, je passe tout mon temps ici, c’est ma deuxième maison », sourit la jeune femme de 19 ans. La preuve ? L’aide aux devoirs, dont elle a bénéficié plus jeune, et qu’elle anime aujourd’hui. « C’est une deuxième famille », sourit-elle. Une famille qu’elle s’apprête à quitter pour aller poursuivre ses études dans sa Guadeloupe natale. « Je repars quelques années… ça me fait quelque chose, mais je sais que je reviendrai ». Comme quoi, on peut avoir un pincement au cœur en quittant le Champ-du-Pin pour la Guadeloupe.

La Filature

La Filature est un ancien site industriel réinventé en lieu culturel, c’est le nouveau centre de conservation et de valorisation des archives municipales et communautaires d’Épinal, elle regroupe les fonds des Archives de la Ville et de la Communauté d’Agglomération.

Éco-quartier

Le quartier Champ‑du‑Pin – Bitola – Champbeauvert se réinvente à Épinal avec des logements modernisés, des rues repensées et de beaux espaces verts :

  • Réaménagement des rues et création de pistes cyclables.
  • Parc urbain et passerelle piéton/vélo sur l’île du Champ‑du‑Pin.
  • Réhabilitation énergétique des logements et construction d’habitat inclusif.
  • Développement d’un écoquartier durable et valorisation du patrimoine local.

Centre social de Bitola / Champbeauvert

Le Centre Social Bitola Champbeauvert propose tout au long de l’année des activités et accueils pour toute la famille.

24 rue Jacquard
88000 Epinal
03 29 35 14 38
centre.bitola@laposte.net

Contact du Comité d’intérêt de quartier (CIQ)

M. Raphaël DONASSIER
Président du comité d’intérêt de quartier du Champ du pin
2, rue Jacquard 88000 Épinal
06 07 96 74 39
champdupinpourdemain@gmail.com

Dernière mise à jour : 19 novembre 2025

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